Le 01/02/20024 Saint Maurice Sur Fessard
A l'aube de cette année 1870, le 3 janvier exactement, "un signe a brillé d'un vif éclat au nord". Que penser de ce présage ? Rien de bon, assurément, puisque dans les mêmes moments sévissait au plus fort une épidémie qui frappait surtout les anciens : la petite vérole, et qui s'étendit jusqu'à l'approche du printemps. "Sont morts notamment Nicolas Delaporte et son cousin,
du Creusot, Marie Thouin, le charpentier, et la mère Boscheron enterrés le même jour, le 29 janvier, Désirée Presles le 3 février, la mère Thillou le 8 et Barbier le 9, le petit à la Lanargot le 18, et encore Joséphine Cousin, de Mauperthuis, le 24."
Si l'hiver ne fut pas très rude, l'année se distingua par une sécheresse exceptionnelle. "En fin mars, presque point d'eau dans le puits ni dans la mare ; en juin, la rivière elle-même (4) était à sec". On dut subir en outre une chaleur torride "à perdre respiration, le 23 juin, où le thermomètre marquait 42° à l'ombre dans l'après midi".
On observa aussi des sautes de température singulières, une telle instabilité et un tel dérèglement des saisons qu'on eût certainement accusé la bombe atomique si elle avait existé. "Il y a eu de la neige dans les fossés jusqu'au 1er mars ; pourtant le 4 il faisait chaud à ne pas pouvoir travailler ; mais du 5 au 8 il faisait froid à ne pas durer et, à la fin du mois, les voituriers avaient encore la limousine sur le dos. Au 5 avril, la fosse était couverte de glace et le 7 le soleil brillait si ardemment qu'on put ensemencer le jardin et confier la graine de melon au sol .
Du 28 avril au 10 mai il a gelé de nouveau et les vignes, les noyers ont beaucoup souffert ; par contraste, le 19,"on ne pouvait rester pieds nus, tant la terre vous brûlait." Pour couronner le tout, de violentes perturbations atmosphériques :
"le 3 mars un orage de grêle si épouvantable que la terre en tremblait, et les 6 et 7 juin, un vent du nord extraordinaire qui cassait tout."
Avec de telles conditions climatiques la végétation pâtit terriblement. Denis Lebert, dans 150 perches , ne récolta que 60 bottes d'un mauvais foin où dominaient le panais et le pied d'alouette. En juillet on voyait les plantes sécher et mourir, les arbres, les haies, tout dépérissait.
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